Il nous l'a fait

Podium_Quelneuc.JPG

Deux Gaulois chez les Bretons.

Ce n’est pas l’histoire remarquable d’Albert UDERZO et de René GOSCINNY mais bel et bien le déplacement d’irréductibles Gaulois sur les terres bretonnes. Terres où nous sommes allés braver le froid, la bruine, les hordes bretonnes et autres consorts venus des quatre coins de l’hexagone…

Il est 8h30 et 5 heures de route derrière nous, il fait toujours nuit, nous arrivons sur le magnifique site de Quelneuc. C’est sur ce lieu mythique et réputé dans le milieu du cyclo-cross que va se jouer, tout au long de la journée, de mémorables joutes sportives en quête de la récompense suprême : le titre de Champion de France…

3 degrés, une petite bruine et déjà les voitures qui s’accumulent de façon ordonnées dans l’immense champ qui sert de parking… ça sera pas moins d’un millier de voitures et de camping-car qui viendront troubler le silence et la tranquillité de cette petite ville bretonne… INIMAGINABLE le nombre de spectateurs qui fourmillera tout au long de cette journée sur les bords du circuit…

Ils nous restent plus d’une heure avant d’assister à « La » course, cette course qui nous a fait déplacer si loin de nos terres… et qui, à son terme, pourrait marquer l’histoire de notre club, on y croit, pas serein à 100 % mais presque, on sait que l’issue d’une course n’est jamais écrite à l’avance, tant que la ligne n’est pas franchie… mais bon le jeune homme qu’on vient supporter nous a dit qu’il pouvait et qu’il allait le faire… avant de monter en pression et, surtout de reprendre des forces après cette courte nuit, nous avalons chaussons aux pommes, pains aux raisins, l’histoire d’avoir l’énergie nécessaire avant de se lancer à l’assaut du GRAAL…

09H30, il est temps de rejoindre les abords du circuit, armés de nos bottes, impers et bonnets, on ne peut pas faire mieux… On essaie de se fondre dans la foule afin de rechercher la place stratégique et idéale pour suivre l’évènement… nous prenons position au meilleur endroit, une succession de virages, de montées… à quelques mètres l’écran géant, les planches, la zone de dépannage, on ne peut rien louper et on ne peut que se faire entendre…

09H40, l’appel, le gamin est cité, ovationné et, porte sur lui la pancarte de favori… pas grave il a les épaules pour ça… ça y est on y est, la tension monte, on croise enfin un visage connu, le sélectionneur des Equipes de France, on échange un petit mot, on fait le même pronostic… y a plus qu’à…

09H50, le départ est donné, les 60 fauves sont lâchés, c’est parti pour 40 minutes, nous suivons les premiers mètres de l’épreuve via les commentaires de Daniel Mangeas, nous sommes rassurés Ben aborde les planches en tête… il passe devant nous, les 40 minutes vont paraitre interminables, notre rythme cardiaque augmente et nos cordes vocales vont exploser…

IMG_0041.png

Les concurrents se livrent une sacré bataille, sur un terrain gras, glissant… de nombreuses chutes à l’arrière, on se dit qu’il faudra prendre les bons risques et éviter de partir à la faute. Dès la fin du premier tour un groupe de sept hommes se détache, il va falloir commencer à lâcher les chevaux afin d’être le moins nombreux possibles à l’entame des derniers tours… Ben passe toujours en tête devant nous mais rien n’est joué, ils sont une petite quinzaine de coureurs en moins de 20 secondes… on oublie vite la fraicheur matinale, on a beau avoir les pieds dans l’eau et la boue, on a chaud, on transpire !!!

IMG_0050.png

A mi-course Ben fait le forcing, prends les commandements et nous fait monter le rythme cardiaque… il se retrouve en compagnie de Théo THOMAS (Grand Est), avec quelques longueurs d’avances sur les poursuivants Thibault Valognes et Anthony Courrière. Ca commence à sentir bon… Anthony reste dans les roues de VALOGNES , logique puisqu’il court lui aussi pour la Nouvelle Aquitaine… il reste en embuscade…
un mano a mano impressionnant est livré entre les deux leaders, on ne s’entend plus, il ne reste plus qu’un tour… on se demande à ce moment qu’elle sera l’issue de l’épreuve, Ben perd quelques longueurs mais n’abdique pas et, avec un gros mental revient à chaque fois sur ce junior 1ère année, l’histoire de lui mettre la pression, le doute, et pourquoi pas le pousser à la faute… par contre nous on se demande si notre cœur va tenir… une nuit écourtée, l’émotion, la tension…
bref, à l’abord du dernier tour on se dirige sur la ligne d’arrivée, on ne veut pas rater ça, c’est la foule des grands jours, les places sont chers, on est peut-être pas tombé dans la marmite étant petits mais heureusement nos origines gauloises nous donnent des ailes, après quelques efforts et quelques bousculades on se retrouve devant le podium, face à l’écran géant et à quelques encablures de la ligne d’arrivée…

IMG_0052.png

Les derniers hectomètres de cette course sont prenants, Ben est derrière son adversaire direct, Anthony reste à l’affût… rien n’est joué… il nous reste encore de la voix, on essaie de le pousser, on sent qu’il va se passer quelque chose, que le dénouement va être grandiose… et… la chute…il l’a poussé à la faute,

Arrive_e_Quelneuc.JPG

on exulte, on sait c’est pas très sportif, les gens autour de nous ne nous en veulent pas, on a conquis le coeur des Bretons… mais p….. qu’est-ce-que c’est bon… on est félicité autour de nous mais nous on y est pour rien, c’est le gamin qu’il faut applaudir… un peu plus loin des visages connus sont aux anges, c’est la famille, on n’est plus seul… au pied du podium une autre connaissance, une figure condatoise, avec un palmarès assez conséquent dans le domaine du cyclo, Fabien avec sa fille… les limousins sont enfin en force… c’est la cérémonie protocolaire, le maillot, la Marseillaise… l’émotion est à son comble pour son entraîneur, son staff, sa famille, Fabien…, et, nous… nous avons tous un peu les yeux humides… c’est du bonheur…

(Oh !! les gars ! on se reprend, m....., on va quand même pas craquer... si... bon... l'instant est tellement bon... on peut se laisser aller... on ne nous en voudra pas !)

IMG_0063.png

La pression retombe, nous laissons un instant Ben, afin qu’il savoure son titre et surtout réponde aux exigences des médias…
Evidement certains trouvaient logique que Ben ramène le titre, tout les pronostics étaient en sa faveur après sa main mise sur la Coupe de France, mais n’oublions pas tout de même que notre jeune champion avait subit une intervention médicale début décembre et qui lui a fallu toute la volonté et la force morale qu'on lui connait pour retrouver son niveau et répondre présent le jour J.
On est encore sur notre nuage… avant de faire ripaille avec des airs de cornemuse,

(et là encore nos origines ancestrales nous ont bien aidé, on n'aurait pas imaginé un seul instant que l'accès aux victuailles serait aussi physique... Baffes_gauloises.jpg )

on se retrouve tous autour d’un verre de champagne pour célébrer le titre et féliciter encore et encore notre Champion.

IMG_0071.png

La journée n’est pas finie mais là on s’en fout, on va regarder les autres courses vraiment en toute dilettante, sans aucunes pressions et stress… le retour sur nos terres sera on ne peut plus agréable.
Belle journée sportive, riche en émotions… avant de conclure nous voulions nous excuser pour notre non-participation au Loto du Club, je sais que le(s) Président(s) ne nous en voudront pas… mais franchement on ne pouvait pas louper ça, on a vraiment vécu quelque chose de grandiose, une page de l’histoire du club s’est écrite ce dimanche 14 janvier 2018…
qu’il serait fier notre regretté Gilbert de voir le chemin parcouru par Ben depuis ses débuts en école de cyclisme…

félicitations aux éducateurs et dirigeants de l’UCC, à son entraineur et son staff actuel…

Bravo à toi Ben, à toi d'honorer ce titre sur les prochaines manches de Coupe du Monde et le Championnat du Monde... Savoure le moment présent...

Repas_Gaulois.jpg
cc-championnat-de-france-juniors-hommes-classement.html
benjamin-rivet-j-ai-reussi-a-assumer.html