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Valkenburg :

Après l’annexion de la Bretagne, il était venu le temps de se lancer à l’assaut des contrées lointaines peuplées par des Celtes, Bataves, Frisons et autres Saxons… et, surtout d’aller porter notre soutien à notre jeune et talentueux tricolore…

Les Neuf Preux prirent, ce week-end, le chemin de Valkenburg, ville néerlandaise, où se déroulait l’ultime rendez-vous des cyclocrossmen : het wereldkampioenschap

Ce long périple nous amenait dans un premier temps, dans le Land en Allemagne, plus précisément à Aix-la-Chapelle. Ville où nous ferons étape tout au long de ce week-end, idéalement placée stratégiquement puisqu’elle se situe à 5 km de la jonction des frontières de l’Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas, ce qui nous permettra de nous accoutumer en toute quiétude à l’élixir local… pour les puristes d'étymologie, Aix-la-Chapelle vient du latin aquis (ablatif pluriel de « eau ») pour Aix, et capella (manteau) pour Chapelle, fort naturellement le week-end fut plus sous le signe de « capella » que « aquis »

Après que notre « valeureux » chauffeur prenne le temps de placarder le dernier blason qui manquait à notre véhicule, "ein localer radfahrer", la petite troupe part à la rencontre des locaux pour se familiariser au dialecte d'usage et surtout pour recharger pleinement les batteries. Nous pouvions compter sur l'aisance linguistique de Pierre-Yves pour partager avec les autochtones.


Après cette première petite escapade nocturne il était temps pour nos braves de regagner leurs pénates afin d'emmagasiner le plus d'énergie possible et de profiter d'une bonne et courte nuit de sommeil bien réparatrice...
C'est sous un temps bien hivernal que nous nous rendons à Valkenburg, lieu mythique du cyclisme avec l'Amstel Gold Race et son ascension finale du Cauberg. Nous sommes fort surpris à l'approche du site par la déferlante de supporters,


malgré toutes nos bonnes volontés on sait déjà que nos cordes vocales seront mises à rudes épreuves... à l'abord du site nos yeux se portent sur cette foule immense qui serpente sur cet escalier qui mène à l’arène… la pente semble irréelle, il aurait presque fallu grimper en cordée...
mais c’était sans compter sur notre tempérament, le Limousin, le vent en poupe (c’est le cas de le dire) se fraie un passage…


Arrivés au sommet on se demande où l'on se trouve c'est presque indescriptible tant le spectacle qui va nous être offert tout au long du week-end est du domaine de l'imaginable... un site, un circuit hors norme (d'après les experts Belges et Néerlandais ce circuit est le plus difficile depuis ces vingt dernières années...), une ambiance hors du commun, effectivement nous ne sommes pas au Palais-sur-Vienne, Flavignac ou même Quelneuc (c’est peu dire)… nous sommes bluffés par le dénivelé, la foule, qu'on estime aux alentours de 50 000, et là on sait d'ores et déjà qu'il sera difficile de faire sa place et de se faire entendre... néanmoins nos ardeurs et notre motivation ne sont pas entamés...


L'échéance avance à grand pas, les coureurs sont appelés, notre champion est motivé, détendu... plus que nous, notre palpitant est à son paroxysme… quoiqu'il arrive sa saison restera extraordinaire et gravée dans nos mémoires...
le départ est donné... la foule commence à frémir, pas besoin de suivre l'écran géant on sait exactement à quel moment les coureurs vont arriver sur nous tellement la clameur à leurs approches est assourdissante... on s’est fait une bonne place aux abords du circuit, bien ancrés dans la boue et ce, jusqu’aux chevilles…
Ben passe devant nous... on est comme des gamins ... le coup est jouable il est dans les 15...



et m…. ! il se retrouve sous les filets... le gamin s'affole pas, au contraire cette chute lui fait monter l’adrénaline... notre position nous permet de suivre son évolution une bonne partie du circuit... on se croirait sur une piste de ski à la limite de la rouge et de la noire... d'ailleurs dans les différentes catégories la gagne se fera sur la maîtrise de la glisse et la course à pied...
au second passage il commence à refaire son retard et revenir dans les 10, on commence à rêver, à se dire que le top 10 est largement envisageable, voire mieux... on jubile, la tension monte... le troisième passage, rien à dire le gamin est vraiment impressionnant, là on se rend compte de tout le chemin parcouru pour en arriver à ce niveau... de loin nous le voyons maitriser et aborder les trajectoires de main de maître, les parties à pied semblent une formalité...
malheureusement une nouvelle chute sous le filet vient ralentir ses ambitions... difficile de se relever et de revenir sur le circuit... une bonne dizaine de seconde de perdue, pour nous une éternité, les concurrents le passent... mais cela ne va pas ralentir ses ardeurs, ce n'est pas dans son caractère...
au terme du quatrième et dernier tour il réussit à refaire son retard, à revenir dans le top 10, nouvelle chute avant la ligne d’arrivée… se relève une énième fois, tel un boxeur il prend des coups mais n'abdique pas... cette force, cette volonté lui permet de franchir la ligne à la 12ème place... d'être dans les 12 meilleurs mondiaux à moins d'une minute du podium...
on exulte ... c'est quand même le CHAMPIONNAT ... ce n'est pas rien... il a la classe des grands... on monte le féliciter ... et oui ici rien est facile tout se mérite... on refait la course… un peu de regrets pour notre gamin mais ils seront vites estompés… il va pouvoir enfin, après cette belle et longue saison profiter de l'instant présent et gouter aux délices néerlandais avec l'ensemble de l'équipe de France...
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La pression retombe, tous ces efforts nous ont vidés, rincés…il est temps pour nous de se lâcher, de commencer les festoiements... et de s'abreuver culturellement des coutumes Hollandaises...



On vient d'en prendre plein les yeux sur le plan sportif avec la magnifique prestation de Ben mais là ce qui nous attend sur le plan festif est assez abasourdissant... là c'est à nous de jouer... on se fond dans la masse au milieu de cette « horde sauvage » et commençons à réchauffer nos veines de ce doux élixir local qu’est la cervoise… "Douce substance qui embrume nos esprits et élève notre âme"…



Après une matinée riches en émotions, nous passons l’après-midi à profiter pleinement et beaucoup plus sereinement du spectacle qui nous est offert et, surtout à encourager le reste de la délégation française…


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Il est temps pour nous de nous retourner, après cette journée mémorable, chez nos cousins "Germans" pour consolider nos connaissances linguistiques très développées et profiter de l’accueil chaleureux de nos hôtes… Chacun échangera à sa manière et, avec une langue plus ou moins appropriée grâce notamment à des souvenirs cinématographiques assez hétéroclites comme « Ali Baba et les Quarante Voleurs » (pas très compréhensif pour tous mais ça peut servir), la 7ème compagnie… et voire même pour certain l’auberge espagnole ???...
Belle soirée avec une mise en bouche culinaire agrémentée d'une hospitalité digne de la "Famille Addams", le tout arrosé d'une bonne dose de rencontres plus ou moins extravagantes mais très instructives dans la quête à notre enrichissement personnel...



Au fur et à mesure que la nuit s'écoule, le langage devient universel et les échanges de coutumes se font plus naturellement…




Après une nuit courte et enrichissante nous repartons, malgré quelques têtes "embrumées", sur le site monumental de Valkenburg... lieu où tout un peuple batave attend le sacre de l'enfant du Pays (et Limousin de coeur) : Mathieu VAN DER POEL. La foule est encore plus impressionnante que la veille... difficile de se trouver une place, il va falloir jouer des coudes et d'ingéniosité... mais avant le grand rendez-vous du week-end nous assistons à une belle passe d'armes dans la catégorie espoirs.
La course sera dominé par le Belge Eli Iserbyt, mise en orbite dès les premiers tours, Il a devancé Joris Nieuwenhuis (Pays-Bas) et Yan Gras (France).



Beau podium pour la délégation française qui aura reçu tout notre soutien et ce, malgré une fraicheur matinale qui atténue très modérément nos ardeurs, peut-être trop d'énergie laisser en cours de route, un échauffement musculaire de notre part pris trop à la légère... et... l'invité de dernière minute : la neige...


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Après un petit détour au sommet du Cauberg...



et, avant l'ultime round il est nécessaire de reprendre des forces... certains auront une préférence pour une pause plus "British", plaid sur les genoux à converser avec leurs voisines de terrasses, d'autres resteront plus classique et plus dans la tradition locale...



Retour aux choses sérieuses, après plusieurs minutes de piétinements et d'enlisements dans la boue, et ce, à cause d'une foule immense acquise en grande partie au grandissime favori, nous réussissons à trouver l'endroit idéal pour suivre le combat des chefs...
Les quelques minutes qui précèdent la course sont exceptionnelles grâce notamment au spectacle fournit par quelques spectateurs exubérants et au concours des nations les plus bruyantes... à ce jeu là les bataves, plus nombreux, sont les plus forts mais pas sûr que cela perdure...



La course est lancée, ça y est on rentre dans le vif du sujet, quel bruit assourdissant, l'enfant du pays aborde le gros dévers en tête, la foule est en délire... les belges ne lâchent pas le morceau, notre premier français Steve CHAINEL est dans le coup... malheureusement pour le public néerlandais la course va virée au cauchemar, Van Der POEL commence à montrer des signes de moins bien et voit la domination du belge Wout Van AERT prendre le dessus... tout comme d'ailleurs le public belge.
Le spectacle fournit par Van AERT tourne à la démonstration, les bataves ne sont pas au bout de leurs désillusions puisque le néerlandais subit un véritable calvaire et camouflet en étant dépassé pour la seconde place par un autre belge Michael VANTHOURENHOUT.
Au courage, Van Der POEL luttera et conservera sa troisième place longtemps mis en danger par Toon AERTS, un ... belge... les positions ne changeront pas jusqu'à la ligne d'arrivée, ce scénario qui s'est vite dessiné, a refroidit et anéantit les ardeurs du public qui ne voyait pas d'autre issue que le sacre de leur champion... le sport en a décidé autrement et a sacré ce jour là vraiment un grand champion et ce n'est vraiment pas démérité... Du côté français, bel exploit de Steve CHAINEL qui a du batailler fort pour conserver sa place dans le top 10...


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Voilà nous arrivons au terme de ce week-end, riches en émotions, en anecdotes et en rencontres...
Il est temps pour nous de rejoindre notre Limousin natal, avec des souvenirs plein la tête...



la saison 2017-2018 se termine... notre champion nous aura fait vibrer du début à la fin avec un sans faute au niveau régional, le général sur la Coupe de France avec 2 manches sur 3 et une 3ème place, le titre de Champion de France, des places d'honneurs sur le championnat d'Europe et sur les différentes manches de la Coupe du Monde et surtout une 12ème place sur ce Championnat du Monde... alors jeune homme merci et respect...
Merci à Françis et Valérie pour "deze prachtige vakantie in het Bataafse land" ...

merci "Champion" (des 2 Gaulois) pour nous avoir fait vibrer émotionnellement sur le France et sur ce Championnat... INOUBLIABLES... FELICITATIONS !!!!!!!!