Le Limousin Benjamin Rivet à l'assaut de l'Enfer du Nord

Benji.jpg
Benjamin Rivet va connaître sa première sélection en équipe de France dimanche. © BARLIER Bruno

Benjamin Rivet va connaître sa première sélection en équipe de France en disputant dimanche Paris - Roubaix junior. Un rêve en grand pour le jeune coureur de l’UC Condat.
L'Enfer du Nord sera son paradis.
Quand il s'est réveillé le 24 mars dernier, Benjamin Rivet a cru qu'il n'avait fait que rêver. Mais, non, il n'en était rien. La veille, Julien Thollet, le sélectionneur de l'équipe de France jeunes, l'avait bel et bien appelé pour lui annoncer qu'il était retenu pour défendre le maillot bleu-blanc-rouge lors de Paris - Roubaix juniors dimanche. Un moment fort pour le sociétaire de l'UC Condat et pensionnaire du pôle espoirs de Guéret qui se souvient encore avoir regardé avec des yeux émerveillés, chez lui devant sa télé, l'échappée en solitaire de Tom Boonen en 2012 lors d'une édition où le Belge avait conquis son 4 e succès dans l'Enfer du Nord et ainsi égalé le record de Roger de Vlaeminck. « Je ne m'attendais pas du tout à être sélectionné, c'était plutôt un objectif pour l'année prochaine, confesse le jeune homme de 17 ans. Paris - Roubaix, c'est mythique, c'est la course qui me faisait rêver, que je voulais absolument faire au moins une fois en junior. C'est un premier rêve qui se réalise. C'est aussi la récompense pour tout le travail que j'ai réalisé depuis le début de la saison ».
« Cela va être impressionnant ! »
Après un hiver abouti en cyclo-cross, Benjamin Rivet est en effet arrivé en forme assez vite en ce début d'année 2017. De bonnes dispositions, matérialisées par une 3 e place pleine de valeur lors de la Ronde du Printemps qui a tapé dans l'œil du sélectionneur. Et puis, Julien Thollet a également pris en compte le fait que le Limousin est, à la base, un cyclocrossman et, sur les pavés nordistes où la technique est un facteur clé, c'était un plus à ne pas négliger.
Autant de raisons qui justifient donc – et alors qu'il n'est que junior 1 re année – la première sélection en équipe de France du vainqueur du Tour du Cantal l'an passé. « Etre en équipe de France, c'est déjà incroyable, alors connaître en plus une première sélection sur Paris - Roubaix, c'est quelque chose d'énorme, avoue-t-il tout à sa joie. Vu que l'on va courir deux heures avant les pros, il y aura déjà toute la foule, avec tous les Belges, cela va être impressionnant ! Un truc de fou ! »
Pour mieux se projeter sur l'évènement, Benjamin Rivet n'a pas perdu de temps. Quelques heures après avoir eu connaissance de sa sélection, il a étudié avec minutie l'ensemble du parcours. Au point qu'il sait désormais par cœur où se trouvent tous les secteurs pavés. Mais il ne veut pas se mettre de pression pour autant. « Je ne me sens pas trop stressé, je suis plutôt impatient d'y être », relève-t-il. Il y a trois ans, en minime 2 e année, il avait déjà eu le bonheur de s'imprégner de l'endroit en disputant le "mini Paris - Roubaix". Quelques secteurs pavés avaient déjà pimenté le rendez-vous, dont le célèbre Carrefour de l'Arbre. « Je ne m'en étais pas trop mal sorti, je m'étais senti à l'aise », se souvient-il. Mais là, bien sûr, ce sera une autre paire de manche et Benjamin sait que cela va frotter dur. « Il sera important d'être à l'avant pour entrer sur les pavés dans les premières positions, souligne-t-il. Après, j'aurai un rôle d'équipier, avec pour mission d'essayer de me glisser dans les échappées pour que nos leaders ne fassent pas d'efforts inutiles et les aider au mieux ».
« Encore plus de motivation pour la suite »
Dur au mal, le lycéen en première STL va quoi qu'il arrive donner le meilleur de lui-même. « Je ne lâche rien, je vais jusqu'au bout de moi-même, confirme-t-il. C'est comme ça depuis tout le temps. Je n'aime pas me faire battre, j'ai toujours envie d'être devant. Même quand je n'ai plus de jambes, c'est la tête qui prend le dessus ». Pour celui qui rêve de faire une carrière professionnelle sur route et qui a pour idole Alberto Contador, ce Paris - Roubaix juniors est aussi une étape importante dans son jeune parcours. « Cette sélection me donne encore plus confiance en moi et surtout me donne encore plus de motivation pour la suite, confie-t-il. C'était un rêve de porter au moins une fois le maillot de l'équipe de France jeunes ». Un rêve qui sera bien réalité dimanche.

(Le Populaire / 06 avril 2017)